Témoignages | Handicap

Marielle Maurin-Santos conseillère territoriale et référente handicap de la CAF de Haute-Loire

Publié le 28 février 2018

Marielle Maurin-Santos conseillère territoriale et référente handicap de la CAF de Haute-Loire

“Notre objectif …..faciliter le parcours des familles ayant un enfant en situation de handicap”

« La Caisse d’allocations familiales de la Haute-Loire soutient les familles confrontées au handicap, non seulement en versant des prestations telles l’Allocation pour l’Education de l’Enfant Handicapé (AEEH), mais aussi en facilitant l’accès des familles ayant un enfant en situation de handicap aux équipements d’accueil de petite enfance et de loisirs.

La Caf est engagée, en particulier avec le DAHLIR pour participer à l’intégration et à l’épanouissement par le loisir des enfants porteurs de handicap », explique Marielle Maurin-Santos, Conseiller au service d’Action Sociale de la Caf de Haute-Loire.

Faciliter l’accès aux loisirs pour tous, quelle que soit sa situation.

«  La Caf apporte son soutien aux accueils de loisirs en termes de conseil, aide au montage de projets…assortis d’un soutien financier dont les modalités s’inscrivent dans une convention d’objectifs et de financement. Une clause spécifique stipule l’engagement du gestionnaire de la structure à garantir une accessibilité à tous, quels que soient son origine, son milieu social, son handicap… »

Cet engagement relève-t-il d’un choix spécifique de la caf de la Haute-Loire ?

« Ce partenariat avec les centres de loisirs, adapté au contexte local s’inscrit dans les orientations de la Caisse Nationale des d’Allocations Familiales relatives à l’accessibilité pour tous. Les responsables de structures sont clairement informés de ces directives nationales qui doivent être prises en compte dans leur projet pédagogique, leur règlement de fonctionnement.

Les professionnels des structures dites « ordinaires » – crèches, centres de loisirs…-, de plus en plus sensibilisés au handicap ont à cœur de faciliter le parcours des familles pour l’accessibilité des enfants en situation de handicap aux activités proposées. »

Comment a évolué le partenariat avec les centres de loisirs ?

« Tout est parti d’une volonté émanant, dès 2004, d’un groupe de travail pluridisciplinaire constitué au sein de la Commission Départementale de l’Accueil du Jeune Enfant. Des travaux (diagnostic, réflexion, pistes d’amélioration…) ont été engagés sur la thématique du handicap, aboutissant à la mise en œuvre de différentes actions concrètes : réalisation et diffusion de documents d’information et de sensibilisation destinés tant aux parents qu’aux structures d’accueil.

Une charte d’accueil a ainsi été élaborée et signée par tous les accueils de loisirs de la Haute Loire. Des financements Caf ont permis l’organisation de formations spécifiques pour les personnels d’animation, assorties de la mise à disposition par les ludothèques de malles de jeux adaptés, également financées par la Caf. »

2011…vers un nouveau partenariat ?

En 2011, nous avons élargi notre réflexion en travaillant très étroitement, – notamment aux côtés de  la DDCSPP de Haute-Loire- autour des premiers prémices de ce qui allait devenir le dispositif DAHLIR, novateur  en ce sens qu’il s’appuie sur une analyse au plus juste des besoins de l’enfant et de sa famille. La Caf, séduite par cette nouvelle approche en faveur de l’intégration de l’enfant handicapé par le loisir a signé officiellement une convention de partenariat avec l’association DAHLIR, en 2014.

Quel regard portez-vous sur le rôle du référent Dahlir ?

« Le référent DAHLIR apporte ses compétences, son regard extérieur sur la situation. Mais surtout, il assure la coordination entre les différents acteurs du projet de l’enfant : ses parents, le directeur de l’accueil de loisirs, la structure médico-sociale dans laquelle l’enfant est suivi, …  Il met en lien ces acteurs. C’est facilitateur pour la suite du projet et cela permet de rassurer chacun d’entre eux.”

Un dynamisme à effet « ricochet ».

« Le dynamisme impulsé par le Dahlir, et cette volonté commune de tous les partenaires de placer « le projet de l’enfant »  au cœur  de l’action incite les structures d’accueil à repenser et retravailler leurs projets : “Comment accueillir ?”, “Sur quels projets ?”.

C’est très formateur au niveau des équipes qui deviennent de plus en plus autonomes, notamment en ce qui concerne la Demande d’Accompagnateur Supplémentaire (DAS*). De par leur expérience, ils ont conscience que cette demande n’est pas automatique et doit être adaptée au projet de l’enfant.

Pour accompagner efficacement cet élan collectif, le DAHLIR a organisé récemment deux journées de formation à destination des animateurs et directeurs des accueils de loisirs, qui s’engagent activement dans cette démarche d’accessibilité.

La Caf est intervenue, conjointement avec la MDPH afin de présenter notre rôle et nos missions respectives. Ces interventions ont  également permis à chacun d’identifier clairement « Qui fait Quoi ? ».  Nous leur avons expliqué, tout en les rassurant le fonctionnement et le traitement des DAS. Ce dispositif en faveur de l’intégration des enfants en situation de handicap, positive aussi bien au niveau de son développement et de ses capacités qu’au niveau de son ouverture sur l’extérieur.

La DAS* permet de financer le surcoût lié au recrutement d’un animateur supplémentaire, lorsque c’est nécessaire, pour l’accueil d’un enfant en situation de handicap. La MDPH de Haute-Loire étudie au plus juste le droit de l’enfant afin que le versement de l’AEEH puisse être effectué à la famille. La CAF apporte un soutien financier en complément par le biais d’un fonds spécifique “Handicap”, qui est versé directement à la structure d’accueil.

Le maître-mot de tout ceci ?

Une intégration positive pour chaque enfant concerné.

Avec les partenaires engagés dans cette démarche (la MDPH, le Conseil Départemental, la DDCSPP), nous souhaitons faciliter l’intégration de l’enfant en situation de handicap, lorsque c’est possible et positif pour son développement.

Ce projet d’accessibilité permet aussi de sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge, à la différence, au handicap.

Les bénéfices d’un tel accueil rejaillissent sur les autres enfants, les familles et les équipes d’accueil,  c’est une ouverture.

Ce dispositif permet enfin de mettre tout le monde en confiance. Les parents peuvent ainsi confier en toute sécurité leur enfant dans une structure, conscients que celle-ci est en capacité de bien s’en occuper.

La suite?

Ce travail avec les accueils de loisirs, amorcé il y a longtemps nous a permis d’acquérir une certaine expérience et un certain recul.  Concernant la petite enfance, les temps d’accueil sont plus étendus. Nous poursuivons la réflexion, car d’autres questions ont été soulevées. Pour tenter d’y répondre, nous menons actuellement une expérimentation, à travers certains accompagnements. Il est nécessaire d’approfondir ce travail et de  construire un partenariat au niveau de la Haute Loire.


Propos recueillis par Carine Bonnal